News

Dieudonné or the fragile and confused state

08 January 2014

France has witnessed an increase in anti-Semitic gestures, sparked by comedian Dieudonné’s creation of the infamous “quenelle” gesture. EFD Senior Fellow Richard Rossin observes how French politicians are showing their indignation towards this rise in anti-Semitism, but seem to be too busy complaining and fail to stimulate significant change.

 

Les fêtes traditionnelles de fin d'année qui célèbrent la naissance d'un enfant juif à Noël puis sa circoncision au premier janvier ont été gâchées. Parce que, pour les croyants, ce que Dieu a donné c'est un antisémite.

Il est vrai que ce n'est pas le premier et on peut penser finalement que la Shoah est un arbre qui cache la forêt. Certes, l'arbre est de taille industrielle, capable de bien masquer. Mais dans le fond pas grand 'chose n'a changé. Des malades paranoïaques et haineux n'ont cessé de peupler l'histoire. Il y eut les haineux mais aussi ceux qui les ont instrumentalisés. Gloire, haine et laideur.
Comme de tous temps il y a ceux qui vomissent leur haine, les indignés et les indifférents. Ces derniers ont toujours été la majorité et c'est probablement là que le problème se pérennise. Ceci ne les empêche pas de donner leur avis à tous les comptoirs, il s'agit d'être dans le temps tant que ce n'est pas dangereux.

Tous donc donnent leurs avis définitifs sur le M'bala M'bala qui les emporte dans une brise malfaisante et la confusion généralisée, une vague sur laquelle surfe avec aisance l'ancien humoriste. Car il fut humoriste en d'autres temps. La confusion vraie de notre société est celle de l'Etat qui se prend pour la Société Civile dont le rôle est d'essayer de n'être pas si vile que ça.
La tragédie dans l'affaire est le flot des déclarations de personnages politiques aussi indignées qu'inefficaces. Pour mémoire « Nul ne ment autant qu'un homme indigné » écrivait Nietzsche et « L'indignation sert à l'encontre de ceulx qui indignement sont heureux » disait déjà au XVIe siècle feu l'évêque d'Auxerre, Jacques Amyot. Trois petits pas d'un côté puis trois petits pas d'un autre, un rythme des indignations pour rassurer les autres indignés, plus ou moins anonymes, dans un salmigondis autour de la liberté d'expression ; mais pas d'action.

La liberté d'expression est un bien des plus précieux de la démocratie. Elle ne doit pas même être écornée ! On n'interdit pas la parole ! Mais derrière elle sont la responsabilité et la loi. Le discoureur doit être tenu pour responsable de ses propos et ses provocations, la loi est là pour en sanctionner les débordements. L'incitation à la haine en est un.

Le triste clown qui ne cesse de l'invoquer, ne se prive jamais de tenter de limiter la liberté d'expression en poursuivant aussi souvent que possible ceux qui s'opposent à lui. Pourquoi n'y-a-t-il jamais d'agent assermenté pour constater les dérives haineuses de ce diable donné ? L'agent trouverait sûrement à en appeler à la Justice.

Pourquoi, semble-t-il, les condamnations pécuniaires ne sont-elles pas recouvrées ? Le taux dira peut-être l'importance des pénalités de retard applicables habituellement aux autres citoyens. Il y aurait probablement là à réduire un train de vie voire à mettre en adjudication un théâtre des veaux d'or.

Les ministres peuvent s'indigner mais, inactifs, ils ne font respecter ni l'Etat ni la Justice. Ils semblent trop occupés témoigner de leurs états d'âme. C'est là le drame, ils ne font pas Etat. Aucune chance de recouvrer la confiance des citoyens, les citoyens ne sont pas dupes.
Faire respecter toujours la Loi et rien qu'elle ! Un crédo d'ailleurs plus efficace que de faire adopter en catimini des dispositions liberticides comme cetteprogrammation militaire qui permet de voler sans éclat notre vie privée, sans intervention d'un juge, sous prétexte de lutter contre une même haine et sa radicalisation...

Il faut lutter contre l'âme noire des quenelles haineuses. La quenelle des haineux ressemble moins au délicieux plat de la région lyonnaise qu'à l'exposition d'un sexe pendant et mou soutenu par une main secourable ... Et si le courage et la détermination de nos ministres ne lui ressemblaient pas.

This article was originally published here.